J'ai commencé à étudier le japonais quelques semaines avant notre premier voyage, un peu dans la panique. L'objectif était de pouvoir se débrouiller un minimum : demander son chemin, réserver un billet de train, se faire comprendre en cas d'urgence… J'ai utilisé une méthode de conversation avec des enregistrements audio, en sautant des chapitres pour me concentrer sur ceux qui me paraissaient les plus utiles. Cette méthode contient juste assez de grammaire pour que l'apprentissage ne soit pas seulement du par coeur, et évacue la difficulté de l'écriture en idéogrammes, en utilisant des transcriptions dans notre alphabet.
Quand le projet de retourner au Japon a commencé à se préciser, j'ai repris plus tranquillement la même méthode, puis approfondi la grammaire et attaqué l'écriture. D'abord les kanas, une écriture simplifiée et phonétique. A raison de deux par jour, il a fallu un bon mois, en les écrivant dans l'ordre, de mémoire, jusqu'à tous les connaître.
J'avais prévu de m'arrêter là, mais en feuilletant l'excellent "Kanji kakitai" (aux éditions Ellipses, peu fréquentées depuis la prépa), je me suis laissée tenter par les idéogrammes, les kanjis. Malgré la difficulté, il y a quelquechose d'assez ludique à les manipuler, une sorte d'étymologie immédiatement visible.
Avec les kanjis, la méthode du "réciter dans l'ordre sur papier" montre ses limites dès les premières dizaines. Une partie de l'effort de mémoire est en effet gaspillé à retenir l'ordre, qui n'a aucune utilité. Il est plus efficace de se baser sur un logiciel comme Anki, ou sa version mobile Ankidroid pour réviser dans les transports en communs. On saisit dans ce logiciel des cartes "questions/réponses", et un algorithme adapte les intervalles entre deux révisions de chaque carte en fonction de la difficulté qu'on a à la retenir.
A ce jour : 175 kanjis étudiés en huit mois, sur les 600 que contient le livre, et les 2000 à connaître pour lire le journal… mais le peu déjà appris pourra toujours être utile!
Ma motivation pour continuer à étudier dépendra du succès de notre séjour au Japon ce printemps. Nos hôtes à Osaka ont proposé de me mettre en contact avec un-e partenaire de conversation. Car la grande faille de mon apprentissage, c'est que je ne parle japonais avec personne! Au mieux, je chuchotte dans le tramway (où les autres passagers me regardent bizarrement). J'ai bien essayé il y a quelques mois d'aller à une soirée de conversation d'une association franco-japonaise, la Yuai, mais j'ai été impressionnée par le niveau en japonais des adhérents français, et je n'ai pas osé y retourner. Peut-être en rentrant du Japon?
Maryse
13 mars 2015 — 16 h 46 min
Et ben quel boulot et belle motivation ! Elle est mimi la petite poupée japonaise
Petite Planète
15 mars 2015 — 11 h 42 min
Merci, mais entre les préparatifs et la fatigue du voyage, mon assiduité a pris une claque. Et depuis que je suis au Japon, la frustration est encore pire qu’il y a deux ans : maintenant j’ai l’impression de presque pouvoir lire ce qui est écrit partout… mais en fait non! Je n’ai qu’à m’y remettre…