Retour à Arashiyama, la « banlieue verte » de Kyoto, pour visiter le parc aux singes et le sanctuaire aux tortues. Je suis en compagnie de Kayoko, une amie de nos propriétaires qui s’entraîne pour devenir guide touristique professionnelle.
Le Parc aux singes d’Arashiyama
Le parc aux singes se trouve en haut d’une colline. La montée est jalonnée de panneaux de mise en garde : « ne vous approchez pas des singes », « ne leur donnez pas à manger », « ne croisez pas leur regard »… Je ne me suis pas particulièrement inquiétée, pensant que les singes étaient probablement aussi dangereux que les daims de Nara.
Au premier singe que j’aperçois (celui de la photo ci-dessus), je m’arrête et je commence à prendre des photos.
Et il réagit en me fonçant de dessus, en criant, et faisant des gestes menaçants dans ma direction!
Là, j’ai beau faire plusieurs fois son poids, je ne suis pas fière, et j’ai même le réflexe de reculer, ce qui aggrave la situation.
Il ne faut pas croiser son regard, mais essayez donc de ne pas regarder un truc qui crie, montre ses dents et agite ses griffes à 10 cm de vos mollets!
Après ce premier contact un peu houleux, j’observe les autres avec plus de prudence.
Ils sont en liberté, et des étudiants prennent des notes un peu partout sur le site.
Dans la petite cabane où on peut les nourrir, ce sont les humains qui sont en cage, ça change!
Conclusion: une visite intéressante, mais qui confirme que je ne suis pas du tout adaptée à la vie sauvage (au cas où quelqu’un en douterait encore).
Le sanctuaire Matsuo Taisha
La visite suivante est d’autant moins risquée que les tortues sont en pierre!
Grâce à Kayoko, j’apprends plein de petits détails que j’aurais ratés sinon, car toutes les indications sont en japonais.
Le sanctuaire aurait été fondé (en l’an 701!) après qu’un seigneur local ait aperçu une tortue au pied d’une cascade.
Comme la tortue est un bon oracle, symbole de longévité, il n’en fallait pas plus pour fonder un sanctuaire Shinto.
Il est encore là 13 siècles plus tard, ça ne doit donc pas être complètement faux. Les bâtiments ont quand même été reconstruits plusieurs fois, et les jardins sont assez modernes.
L’eau du sanctuaire a acquis par contagion la bonne réputation de la tortue, elle est donc recherchée par les brasseurs de saké et les artisans associés de près ou de loin à la nourriture. Ceci explique le mur de barriques de saké sur un des bâtiments et les prières écrites sur des pelles à riz. Pour s’assurer de vivre en bonne santé jusqu’à 80 ans, on peut au choix caresser la petite tortue en pierre ou boire l’eau de la grande tortue en pierre.
Quand à la pierre ronde attachée par une corde, elle sert à prédire l’avenir : on la soulève une première fois en faisant un souhait. On la repose, puis on la soulève une deuxième fois. Si elle est plus légère, le souhait se réalisera, et si elle est plus lourde, c’est mal parti. Je n’ai pas remarqué de différence entre les deux pesées, mais les divinités shinto ne manqueront pas de punir mon scepticisme.
Le sanctuaire est en tous cas très agréable à visiter, il n’y avait quasiment personne, et aucun étranger. Kayoko a pu discuter longuement avec un des conservateurs (et tout me retraduire ensuite! Je lui donne sans hésiter son certificat de guide professionnel.)
Euphrosyne
12 juin 2015 — 18 h 10 min
Tu m’as bien fais rire avec ton histoire du singe… Faut dire qu’il a une sale gueule 😉
Petite Planète
17 juin 2015 — 12 h 24 min
Je crois que je n’ai pas ce qu’il faut pour être le mâle dominant du groupe 😀 Heureusement que la plupart de nos interactions sont régies par d’autres critères!