Koyasan est un magnifique ensemble de temples en pleine montagne, consacré à une branche particulière du bouddhisme, introduite au Japon par le moine Kobo Daishi, qui l’avait étudiée en Chine.

De retour au Japon,  il a choisi le mont Koya pour fonder son école parce que (plusieurs versions circulent sur place) :

  • Réponse A : ce plateau entouré de 8 pics évoque une fleur de lotus
  • Réponse B : il a retrouvé là un objet de culte qu’il avait jeté à la mer en embarquant en Chine
  • Réponse C : deux divinités, sous la forme d’un chien blanc et d’un chien noir, l’y ont guidé
  • Réponse D : Obiwan Kenobi

Blague mise à part, c’est un site superbe.

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Le moine Kobo Daishi est enterré là. Notez qu’il n’est pas mort mais est entré dans une méditation éternelle et continue à accueillir les visiteurs et à leur accorder toutes sortes de faveurs.

Un temple se trouve devant sa tombe, c’est un endroit tellement respecté que les photos y sont interdites (très rare au Japon).
Des lanternes numérotées (pour retrouver à qui elles sont) sont accrochées au plafond, aux avants toits, sur des étagères, au sous sol et jusqu’au temple annexe.
Elles sont allumées en permanence, certaines depuis des centaines d’années (maintenant à l’électricité, il paraît que les flammes et les bâtiments en bois ne font pas bon ménage).
Il semble y avoir un lien de proportionnalité entre la taille de la lanterne et/ou sa proximité avec le cœur du temple et le prestige ou l’effet bénéfique qui en découle.
En sous-sol, il y a même des rayonnages façon archives de la BNF avec de toutes petites statues de bouddha, toutes identiques, là encore numérotées. On n’a pas su s’il s’agissait de concessions à durée limitée…

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Autour du mausolée, s’étend un immense cimetière. Les tombes les plus proches du temple, les plus anciennes, sont couvertes de mousse et certaines s’effondrent. Ajoutez des lanternes de pierre et d’immenses cyprès aussi vieux que les tombes, un peu de brouillard et même moi je commencerais à croire aux esprits. Heureusement qu’il faisait grand soleil.

En périphérie,  les tombes sont plus récentes et on voit même de nombreux monuments érigés par des entreprises ! On nous a expliqué que personne n’était enterré là, que c’était une façon pour les entreprises de rendre hommage à leurs salariés (qui se tuent à la tâche) et/ou de se faire un peu de pub.

Des dizaines d’autres temples parsèment le plateau, quelques-uns se visitent et la plupart logent des visiteurs et des pèlerins.

Côté érables, j’ai d’abord cru qu’on était arrivé trop tard, car beaucoup avaient déjà perdu leurs feuilles. Mais figurez-vous qu’ils ne rougissent pas tous en même temps ! Un très beau spectacle nous attendait à l’Ouest de la ville.